L'envol d'une dictature militaire (?)
Copié-collé d'une réflexion lue sur un groupe de messagerie privée, à la suite des déclarations de militaires du camp CAPSAT.
CAPSAT, 11 octobre. L'histoire recommence. Le scénario le plus probable, le directoire militaire est en train de se réaliser sous nos yeux. Des militaires rassemblés autour d'une table appelle ouvertement à la sédition. Ils appellent tous les militaires à quitter immédiatement leurs postes et à rejoindre la Compagnie Administrative et de Service des Armées et du Trésor (CAPSAT). En sachant qu'il s'agit du cœur de l'administration militaire malgache et le point de départ du soulèvement militaire de 2009, la suite du scénario est évidente. Pourtant l'enthousiasme n'est pas de mise.
Si les militaires s’emparent du pouvoir sans s’appuyer sur un civil, que va-t-il se passer ? Le contexte africain en donne la clé. Au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Soudan, à chaque fois, le scénario est le même. Des officiers renversent un régime au nom du peuple, promettent une transition courte, puis confisquent le pouvoir pour ériger une dictature sans précédent.
Ne vous y trompez pas. Malgré la propagande des pays de l’AES, soutenus par la machine politique et médiatique russe, malgré les indicateurs économiques brandis comme trophées, la réalité est bien plus sombre avec le muselage systématique des médias, les arrestations arbitraires ainsi que la répression de toute voix dissidente. En définitif, ce sont des États militarisés jusqu’à l’os, où la peur a remplacé la parole.
C’est cette ombre qui plane aujourd’hui sur Madagascar. Une ombre lourde, patiente, prête à engloutir les dernières braises d’une jeunesse qui croyait encore au changement.