Étonnements rapides et durables
Vue imprenable des bas-cotés de la planète, à Antananarivo.
lundi 12 mai 2003
Toute résistance est inutile...
Il faut savoir aller dans le sens de l'Histoire. Prenant acte de la disparition de ma hiérarchie, je me suis rallié à George W Bush et à la CIA pour participer à une mission secrète de préparation de l'invasion de la France.Ma mission : m'assurer que tous les chiens de Paris contribuent par leurs déjections canines à ce que les trottoirs de la ville soient suffisamment glissants pour empêcher une contre-offensive des contractuelles de la municipalité.
Et préparer avec nos agents infiltrés dans les rédactions des magazines de quoi démotiver les troupes les plus rebelles.
Erreur funeste : j'ai choisi pour m'infiltrer chez l'ennemi une compagnie aérienne dont le slogan est : « Faire du ciel le plus bel endroit de la terre ».
En fait, hier soir, la méthode choisie pour réaliser ce slogan idyllique semblait être de faire de la terre le pire endroit en dehors du ciel.
Surbooking, ça s'appelle... Frappant 16 passagers sur un Airbus 340, ce n'est pas un pourcentage négligeable, et ça provoque l'enfer souhaité : cris, grincements de dents, apostrophes dans toutes les langues de la terre, tout ceci permettant effectivement aux embarqués de savourer leurs petits centimètres carrés de siège difficilement obtenus.
Et pour les autres ? Le capitalisme moderne permettant à l'Afrique de bénéficier du meilleur de la technologie, j'ai pu bénéficier du relookage d'une grande invention de la civilisation : la corruption.
Dans les compagnies aériennes, ça s'appelle indemnité de débarquement (600 Euros) plus prime de "volontariat" (sic) (110 Euros), plus frais de taxis, carte téléphonique et hôtel (non applicable à mon cas)...
Tel un bon petit potentat africain, j'ai laisser acheter ma signature, et nous avons échangé, non pas sous le manteau mais sur le guichet, les MCO contre des documents exprimant ma renonciation à tout recours envers la compagnie et ses préposés.
Par contre, aucune interdiction de cafter, même pour un agent provocateur...
Et en plus, je vais débarquer, après 6 heures de correspondance à La Réunion, en plein milieu de la grève que George W a planifié comme première action de déstabilisation de la Chiraquie...