Verre à moitié vide, ou verre à moitié plein
Je viens de me faire un petit concert nocturne que je ne peux que vous recommander. Dans le même temps, je me sens un rien mal à l'aise… Un sentiment de vieillesse m'envahit en réalisant que cela fait déjà un an que j'ai découvert The Dizzy Brains.
Pas mal bluffé par ces gars… Toute une partie de ma jeunesse revient. The Dizzy Brains aux Trans Musicales de Rennes https://t.co/iuguyFls7T
— Barijaona Ramaholimi (@barijaona) December 6, 2015
D'un autre côté, je me sens plutôt jeune si je me compare au vingtenaire Eddy Andrianarisoa. Lorsque celui-ci (vers la 18è minute de l'émission) dit que les Dizzy Brains ne peuvent pas s'exprimer à Madagascar, je me révolte : qu'est-ce qui les en empêche ?
Il n'y a pas de censure à Madagascar, il n'y a qu'un excès d'auto-censure. Je me demande en quoi un artiste est rock n'roll s'il se sent en danger à chaque fois qu'un « politicien fait une observation sur ce qu'il chante ou dit.
Peut-être parce que je suis « vieux » et que j'ai plus d'expérience du fait de me mettre en danger, je me retrouve bien plus dans la liberté de ton d'une Madonna.
Peut-être parce que je suis « vieux » et que j'ai plus d'expérience des cycles de Madagascar, je me sens bien moins blasé et plus combatif qu'Eddy… Certes, on a le droit de ne garder à l'esprit que « tous les compteurs sont au rouge », mais on a également le droit d'estimer qu'on avait plutôt l'habitude que ces compteurs soient à l'écarlate…
Peut-être parce que je suis « vieux » et que je sais qu'il se passe un temps entre le moment où l'on parle et le moment où l'on commence à vous entendre, j'invite la génération The Dizzy Brains à ne surtout pas se taire. Surtout pas en ce moment.
Car lorsque je fais mon petit bilan de l'année 2016, j'ai le sentiment qu'après l'immobilisme des années 2009 à 2014, puis l'extrême lenteur de 2015, Madagascar a retrouvé un rythme de progression un rien plus normal en cette année 2016.
Et cela n'a été possible que parce que beaucoup de « gueulantes » ont été passées ; certaines spectaculaires, d'autres beaucoup plus discrètes. Lesquelles ont été les plus efficaces ? Je ne sais trop, mais elles font partie d'un ensemble, et si elles peuvent éventuellement s'affiner, elles ne doivent certainement pas s'arrêter.
Oui, nous partons de très, très loin. Oui, la corruption, l'indolence et les délestages sont toujours là. Oui, Madagascar ne pourra pas rattraper d'un coup les gabegies et le manque chronique d'investissement1 des dernières décennies et même des dernières années. Mais oui, j'ai quand même envie de voir un verre à moitié plein plutôt qu'un verre à moitié vide.
Bianco et Samifin serrent les coudes… et demandent à la population de ne pas tomber dans l'indifférence #Madagascar https://t.co/ylXbngrDJA
— Barijaona Ramaholimi (@barijaona) December 10, 2016
Peut-être parce que je suis « vieux » et que j'ai une petite idée du vrai prix de la persévérance, je ne veux pas tomber dans l'indifférence.
#Madagascar #OutOfTheCage
dans tous les sens du terme : financier, intellectuel et moral. ↩