Tempêtes et verre de toaka gasy

Vue imprenable des bas-cotés de la planète, à Antananarivo.
Billet classé dans la catégorie : madagascar

mercredi 10 mars 2004

[ 03:12  ] Je ne voudrais pas trop jouer "Cosette à Madagascar"...

...mais il semble que cette page soit vouée ces temps-ci à raconter et ressasser les calamités physiques du monde. Désolé, les sujets abordés par ce billet ne dépasseront guère encore une fois les deux premières couches de la pyramide de Maslow.

Je vous ai déjà parlé des problèmes de santé qu'on peut avoir dans nos contrées. Heureusement, je n'ai pas à y revenir, si ce n'est pour remercier tous ceux qui ont eu des pensées aimables pour ma petite personne et les assurer que oui, ça va mieux...

Je pourrais vous parler avec des accents très sincères de la faim dans le monde, mais ce ne serait pas très équitable.

Oh, certes, je ressens fréquemment ces temps-ci une expérience très concrète de ce sentiment de privation et de la sonore activité stomacale qui l'accompagne. Mais ce n'est pas parce que j'en suis réduit à faire la manche dans les rues d'Antananarivo, ou même que j'applique littéralement les prescriptions de l'église catholique traditionaliste en ces temps de carême. La cause réelle de ces fringales ininterrompues réside sans doute dans les prescriptions médicamenteuses diverses et variées infligées par le corps médical, qui m'empêcheraient sans doute de m'aligner dans la moindre course cycliste sans risquer l'exclusion, et qui plus prosaïquement font que je vide mon réfrigérateur et mon garde-manger plus rapidement que je n'ai le temps de faire des courses.

Mais Gafilo intéresse à juste titre beaucoup plus de monde que ma petite personne.

On a l'impression de se répéter, mais un cyclone tropical, lorsqu'il est classé "très intense", ce n'est pas rien.

Antananarivo, pourtant généralement protégée par sa situation à l'intérieur des terres, a vécu la nuit de Samedi à Dimanche et la journée de Dimanche sous le régime d'alerte le plus élevé (niveau 3, dit avis de danger imminent).

Comme Elita était déjà passé il y a un mois et avait "fait le ménage", les dégâts dans la capitale sont visuellement moins spectaculaires mais dans la réalité sont vraisemblablement plus importants : la production et la distribution électrique ont notamment été très perturbées, avec une tension délivrée qui reste en deça de la normale aux heures de pointes (d'où mon impossibilité de bloguer), ainsi que les télécommunications (même conséquence), et la ville vit plus que jamais les pieds dans l'eau.

Les nouvelles du reste de l'île arrivent au compte-goutte. La ville la plus à plaindre est sans conteste Antalaha.

Dès Samedi, le port était complètement détruit (photos Marie Hélène Kam Hyo).

Port d'Antalaha, le samedi 6 mars à 16 heures

Bateau à la dérive, Antalaha, samedi 6 mars 2004

Depuis Samedi, plus de télécommunications. Les quelques informations reçues via Sambava sont loin d'être réjouissantes : pratiquement aucun bâtiment de la ville n'a échappé aux dégâts. L'électricité est complètement coupée, et il y a une pénurie de carburants qui a renchéri de manière spectaculaire le coût de la nourriture en ville.

Les autres villes du nord de Madagascar ont elles aussi été affectées, mais dans des proportions plus "habituelles". De par l'étendue des zones touchées et du fait que Elita et Gafilo (d'où viennent donc ces prénoms que je n'ai pas encore vu portés par un être humain ?) se sont succédé à bref intervalle, la situation est cependant alarmante, et on comprend que le gouvernement parle de catastrophe.

Bis repetita : il est encore bien trop tôt pour faire un véritable bilan.

Notes pour soi (qui ne sont pas si égoïstes que ça) :

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